SYNDICAT SUD SANTÉ SOCIAUX 35

Communiqué de presse intersyndical 19 juin 2023

lundi 19 juin 2023 par Sud Santé Sociaux 35

COMMUNIQUE DE PRESSE INTERSYNDICAL .


Rennes, lundi 19 juin 2023.

L’été 2022 n’aura pas été qu’une parenthèse… A quelques semaines de la période estivale 2023, au CHU de Rennes, le même scénario se rejoue dans ses grandes lignes.

La pénurie endémique de personnel paramédical, notamment aide-soignant et infirmier, s’additionne au grave manque de remplaçants pour cet été, permettant de garantir les congés d’été des personnels. Afin de préserver au maximum l’ouverture des lits, de très nombreux services passent encore une fois en horaires quotidiens de douze heures, pourtant dérogatoires. Alors que le scénario était prévisible, le passage se fait au dernier moment sans consultation des instances du personnel, donc avec une absence de garanties en termes de respect de la réglementation et d’évaluation des conditions de travail.

Pour certains services, cela ne suffirait même pas. Dans les services des maladies de l’appareil digestif, ce sont 6 lits qui ont fermé par manque de médecins dès le début mai, tandis que les hôpitaux conventionnels et de semaine vont être mutualisés afin de partager les ressources médicales.

Quant à la gériatrie, elle est enfermée dans une spirale structurelle de sous-effectifs, d’épuisement professionnel et de souffrance au travail. Sur la journée du 27 mai 2023, il manquait 4 aides-soignantes et une infirmière dans le service de SSR, ce qui correspond à l’effectif d’un secteur entier. Le personnel n’arrive plus à effectuer des toilettes complètes quotidiennes des patients liés aux sous-effectifs, certains patients ne sont pas levés tous les jours par manque de temps, ils sont obligés de prioriser les soins.

Mais le mur que l’on se prend désormais à chaque été n’est que l’écume d’une situation héritée d’une gestion austéritaire du personnel, doublée d’un management d’un autre âge, qui remonte à des années, gouvernement après gouvernement, direction après direction.

Nous, organisations syndicales, sommes de plus en plus sollicitées par des collègues souhaitant définitivement quitter l’hôpital, n’hésitant pas à démissionner. Une raison revient sans cesse : “marre d’être considéré comme un pion” que l’on déplace à loisir, que l’on rappelle sans cesse à domicile pour combler les trous. Ils veulent retrouver un projet professionnel, une vie privée, des preuves de considération et de reconnaissance.

Même chose pour les médecins, dont la pénurie est alarmante dans certains domaines. Pour les anesthésistes réanimateurs, pour lesquels 9 postes sont vacants, et les urgences, le CHU a recours 45 fois par mois à l’intérim. Malgré cela, une salle de bloc opératoire est fermée en permanence. Le coût : 800 000 euros par an.

Au niveau du Groupement Hospitalier de Territoire, qui comprend les hôpitaux périphériques, la dépendance à l’intérim médical est encore plus sérieuse, pour un total de 11 millions d’euros. A Fougères, il n’y a plus aucun gynéco-obstétricien titulaire et le service ne repose plus que sur l’intérim et le soutien des équipes médicales du CHU, tandis que l’accès aux Urgences de Redon et Vitré est restreint (ont dit “régulé” pour faire moins peur), et celui aux urgences de Fougères est très fragile.

Le 17 juin, se tenait également à Guingamp une journée régionale de mobilisation à l’initiative du comité de défense des Hôpitaux de proximité, en lien avec la suspension en avril dernier de la Maternité de Guingamp, après la fermeture de celle de Dinan en 2020.

Les mesures du gouvernement Macron ne sont que des effets d’annonce. La loi RIST régule les tarifs d’intérim, mais en met complètement de côté les causes structurelles, et en vient à empirer la situation. La réforme du financement des Urgences avec la forfaitisation du reste à charge, est passée complètement à côté du sujet. Les mesures salariales du Ségur (2021), l’augmentation du point d’indice (2022), sur lesquelles le gouvernement a capitalisé en grandes pompes, ne sont toujours pas complètement financées. A ce jour, le CHU présente encore un déficit structurel de plusieurs millions d’euros, alors que l’activité s’est constamment développée. L’annonce de la revalorisation du point d’indice de 1,5%, toujours insuffisante, ne sera probablement elle-même pas assise sur un financement garanti.

Les rehaussements successifs indispensables du minimum de traitement indiciaire en lien avec le SMIC, sans aucune réévaluation des grilles salariales, a écrasé complètement les carrières des personnels de catégorie C. Si le gouvernement ne fait pas droit aux revendications de l’intersyndicale nationale, un agent de service hospitalier, un adjoint administratif, restera 13 ans au SMIC, et sa première augmentation sera alors de 9 euros bruts. Bref, la machine à fabriquer du désespoir fonctionne à plein régime.

Demain, mardi 20 juin, est une journée nationale de mobilisation pour la défense de notre système de santé et de ses acteurs. Plus que jamais, il ne faut pas se résoudre à la fatalité, car les solutions sont à portée de main et font l’objet d’un consensus entre organisations syndicales et associations d’usager.e.s.

Elles visent à réformer les modèles de financement, injecter massivement des moyens à la hauteur des besoins, ceux-ci étant désormais décidés ensemble par ceux qui font, les travailleurs de la santé, et ceux qui sont pris en charge, les usagers. Elles visent à améliorer radicalement les salaires et les conditions de travail en préservant la vie privée des personnels et la dignité des patients.

C’est pour cela que l’intersyndicale, au CHU de Rennes comme en national, continuera de se battre pied à pied.

Conférence de presse mardi 20 juin 11h00 à Pontchaillou.


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