SYNDICAT SUD SANTE SOCIAUX 35

CHU : Compte Rendu du CTE du 7 Avril

mercredi 13 mai 2015 par Sud CHU Rennes

Bilan social 2014 : SUD vote contre

Dans un contexte de concurrence difficile instaurée entre des établissements qui ont des objectifs bien différents : missions de service publique pour le CHU et activité commerciale pour le privé, le personnel médical du CHU est maintenant également frappé par la précarité (explosion de l’utilisation d’intérimaires). Une mauvaise anticipation de la démographie médicale dans certaines spécialités et des difficiles conditions de travail dans certains secteurs (anesthésie-réanimation, urgences et radiologie) viennent maintenant s’ajouter au problème des nombreux départs en retraite des praticiens hospitaliers du CHU.

Métiers en tension, précarité,… Le personnel non médical, que nous représentons au C.T.E, connaît bien ces maux. Les dépenses d’intérimaires ont largement plus que triplé en 1 an, le nombre d’heures supplémentaires reconnues continue de grimper (et on ne parle pas des heures supplémentaires réalisées mais non comptabilisées !), le nombre de jours de CET a doublé en 1 an, … toutes ces données témoignent de la charge de travail supportée par le personnel du CHU.

S’il y a des absences que nous condamnons, c’est à travers le solde négatif de 64 agents permanents entre les arrivées et les départs du CHU. Au CHU, la précarité se porte bien !

Pour faire face aux mauvaises organisations mises en place, le travail en horaires dérogatoires se vulgarise. Concernant le travail en 12 heures d’amplitude, il augmente de 18% en 1 an. La mise en place d’un système dérogatoire se généralise au service du financier et au détriment de la sécurité et du bien-être au travail pour les agents. L’horaire dérogatoire en 12 heures arrive en second rang concernant la fréquence des accidents de travail !

C’est peut-être pour toutes ces raisons que l’attractivité et la fidélisation du personnel infirmier diminue autant ces dernières années. Le CHU serait-il devenu peu attractif ? Ou peut-être sont-ce les réticences de la Direction à titulariser le personnel comme nous l’avons observé encore en CAP titularisation en ce début d’année, où malgré un vote à majorité de la CAP en faveur de l’agent après débat et échanges sur leur dossier, la décision de la Direction tombe comme un couperet et condamne l’agent à une année supplémentaire de stage, malgré des états de service excellents pour certains. Notons que la démocratie au CHU se fait sérieusement égratigner au passage.

Concernant la démocratie au travail, justement, le bilan n’est pas fameux. Aucune réunion concernant le suivi ou la préparation du projet social, mais y-en-a-t-il un au CHU de Rennes ? Est-ce le prix à payer pour le retour à l’équilibre budgétaire ? Près de 40% du crédit d’heures syndicales n’ont pas pu être utilisées, du fait de nombreux refus de la Direction qui continuent à tomber tous les mois au motif de nécessités de services. La disparition des services de remplacement est véritablement une arme efficace contre la démocratie au CHU.

Une méthode de calcul des heures de grèves qui ne reconnaît pas les personnels largement assignés étouffe une forme d’expression du personnel et ne reflète pas la réalité au CHU de Rennes.
Non, décidemment, la démocratie ne se porte pas bien du tout au CHU de Rennes.

Nous notons encore cette année que le CHU de Rennes préfère payer une compensation financière que respecter le minimum règlementaire pour l’emploi de travailleurs handicapés.
Les agents de catégorie C sont les plus fortement touchés par les accidents de travail et payent de leur santé des mauvaises conditions de travail.

Le nombre de places de crèche au CHU de Rennes ne répond pas non plus à hauteur de la demande des salariées soumis à de fortes amplitudes horaires (Pour exemple, la pédiatrie : 98% femmes, 27% travaillent en 12h dérogatoires, recrutement et attractivité en baisse chez les IDE…)
La mise en perspectives des données de ce bilan social 2014 ne répond pas à toutes ces questions.
A l’objectif « d’affecter la bonne personne au bon poste », nous rajoutons également « …et avec le bon diplôme ».Par exemple, le glissement de tâche des AS vers les ASH largement institutionnalisé en dépit du cadre règlementaire et que nous dénonçons et condamnons régulièrement comme nous allons encore le faire aujourd’hui.

Nous défendons des organisations propices à une bonne qualité de vie au travail et nous dénonçons la multiplication inquiétante du nombre de services, de sites à hauts risques psychosociaux, qui relèvent manifestement de pratiques managériales violentes et génératrices de souffrance au travail.
Une suite de déclarations inacceptables devant les représentants du personnel en CHS-CT et en CTE et de la décision unilatérale de supprimer l’accès aux enregistrements des instances, la Direction avait notamment provoqué la démission de tous les secrétariats et fait exploser le dialogue social en 2013. Et si 2014 n’a permis en rien de recréer un dialogue social, 2015 continue sur le même mode comme le prouve par exemple la dernière CAP sur les titularisations où l’arbitrage laisse place à l’arbitraire. La recherche d’équilibre dans le bon fonctionnement des instances relève dans ce contexte plutôt de l’acrobatie…

Dans un tel contexte de délabrement social, le souhait de la Direction que cette situation prenne fin ne pourra alors se réaliser que si elle s’accompagne de signaux forts de sa part.

Les représentants du personnel du syndicat SUD votent contre ce bilan social 2014.

Maternité : Malgré les promesses, suppression de 12 lits

Interrogée par SUD, la Direction Générale avait indiqué fin 2014 en Conseil de Surveillance que la baisse des naissances enregistrée en Bretagne était trop légère pour entraîner des fermetures de lits. La nouvelle année s’est accompagné de « mauvaises résolutions ». Ce sont 12 lits de maternité qui sont fermés depuis début janvier, avec suppressions de poste : 3,4 ETP AS/AP dont un poste dans le pool du pôle, « sous-employé » selon la Direction ! … et 0,9 ETP sage-femme redéployé dans le pôle… Commentaire de la Direction : « Je pense qu’on devrait pouvoir tenir comme cela » !... en rajoutant d’emblée que 25 jours par an la mater du CHU sera débordée et les chambres seules seront alors doublées… Avec l’ensemble du CTE, SUD a voté CONTRE cette organisation inacceptable, en dénonçant le rabotage constant du service public hospitalier et de l’offre publique de soins.

Temps de travail dans les blocs opératoires : Ça ne marche pas, alors continuons !!!
Pour « lutter contre les dépassements horaires », la Direction veut étendre les horaires en 10h aux IBODE de l’Hôpital Sud, pour 5 des 6 salles actuellement en service. Alors qu’à Pontchaillou cette mesure, contestée à sa mise en place par les équipes, révèle des dysfonctionnements majeurs et conduit les salariés à l’épuisement progressif avec un fort retentissement sur leur vie privée, la Direction demande de « lui faire confiance » ! Les chirurgiens qui ne respecteraient pas les temps de vacation opératoires seraient sanctionnés par une réduction de leurs plages opératoires au profit des chirurgiens vertueux.... Plus que jamais, SUD reste opposé au travail en 10h, nous avons voté CONTRE cette organisation de travail qui s’oppose à la bonne santé des salariés et à une bonne qualité de vie au travail.

Une bonne nouvelle : La création d’un Service de Santé au Travail

Nous étions le dernier CHU de France à ne pas disposer d’un véritable service de santé au travail … Nous portons cette revendication depuis longtemps, au CHSCT et au CTE : la création d’un service de santé au travail regroupant tous les acteurs qui permettent une approche pluridisciplinaire de la santé au travail (médecins du travail, psychologues du personnel, ergonome…). Rattaché au pôle médecine interne, il fonctionnera en toute indépendance. Après s’être assuré que ce service aura bien un lien avec le CHSCT, notamment par la présentation de son rapport, et insisté sur la nécessité d’un renforcement du poste de psychologue clinicienne, nous avons voté POUR le projet de création de ce service.

Restructurations des services de brancardage : Qui fait quoi ?

Dans le cadre de la réorganisation du brancardage des patients au CHU, 17 ETP sont redéployés dans l’équipe de transport interne. Le CTE a été invité à émettre un avis sur les nouvelles organisations de travail des agents de l’imagerie du CUR, de l’imagerie thoracique du CCP et de l’imagerie du bloc de Pontchaillou. Nous avons pointé le caractère illégal des cycles de travail qui nous ont été présentés. Ils favoriseront l’auto-remplacement et le dysfonctionnement avec à terme l’épuisement de nos collègues. Nous avons également dénoncé la poursuite d’une logique qui veut que la fonction de brancardier, qui est une fonction soignante, puisse être occupée par des collègues ASH ou de la filière ouvrière. Si nous ne remettons pas en cause la qualité de leur travail, nous nous opposons au fait que pour des raisons comptables et au prétexte de la valorisation des individus, la Direction organise sciemment ce dépassement de compétences qui met les agents et les patients en danger. Les représentants SUD au CTE ont voté CONTRE une telle organisation de type « low cost » qui, une fois de plus, met à mal la fonction et le diplôme d’Aide-soignant au CHU .


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